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Beni : la MONUSCO réitère son appui aux autorités pour faire face aux urgences, après l’attentat de dimanche dernier à Kasindi.

Beni : la MONUSCO réitère son appui aux autorités pour faire face aux urgences, après l’attentat de dimanche dernier à Kasindi.

Abdourahamane Ganda, le chef de bureau intérimaire de la MONUSCO à Beni est allé le redire ce mardi 17 janvier 2023 aux au médecin-directeur de l’Hôpital général de référence de la ville où sont soignés les (24) blessés de ce drame qui ont été évacués de Kasindi à Beni depuis dimanche 15 janvier dernier. Quarante-huit heures après cet horrible attentat qui a coûté la vie à 15 personnes réunies pour un office religieux dans une église pentecôtiste à Kasindi à la frontière avec l’Ouganda dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, la MONUSCO est restée activement engagée aux côtés des autorités civiles et militaires pour faire face à la situation. De l’appui technique aux services de sécurité pour mener à bien l’enquête afin de retrouver les auteurs de cet acte terroriste, en passant par l’évacuation de blessés et l’escorte du convoi ayant ramené ces derniers de Kasindi à Paida à une dizaine de km de Beni, la MONUSCO a été sur presque tous les fronts. Ce mardi matin, à l’occasion de cette visite de réconfort et de compassion aux rescapés blessés et internés à l’hôpital général de référence de Beni, il était aussi question de voir avec les autorités sanitaires ce que la MONUSCO pouvait apporter de plus, pour aider à une meilleure gestion de cette crise.

« Avant toute chose, permettez-moi de m’incliner et de saluer la mémoire des personnes qui ont perdu leurs vies dans cet horrible attentat. Au nom de Représente spéciale du secrétaire général de Nations Unies, ici en RDC, et de l’ensemble du personnel de la MONUSCO. Nous sommes venus ici aujourd’hui pour deux raisons : réconforter les blessés, leur dire pôle sana [nos sincères condoléances en Swahili] et encourager les autorités sanitaires qui s’occupent d’eux. Puis, évaluer avec elles d’éventuels besoins additionnels auxquels nous pourrions contribuer. Depuis dimanche quand ce malheur a frappé Kasindi, je suis en contact avec l’Administrateur de territoire, le maire de la ville de Béni. Nous avions tout planifié pour faire décoller un hélicoptère pour aller à Kasindi et ramener les blessés ; malheureusement, la météo n’a pas permis, en raison d’un violent orage qui s’est abattu sur Beni dimanche après-midi. Cependant, nous avons mobilisé six ambulances pour aller sur le terrain et ramener des blessés. Une seule a pu faire le déplacement dimanche et a participé au convoi qui a ramené ces blessés hier lundi ici à Beni. Comme ils sont arrivés tard dans la nuit à Kasindi, nous avons proposé et mis à la disposition des autorités nos structures sanitaires pour accueillir les blessés au cas où la capacité de l’hôpital général de référence était dépassée. Nous avons aussi proposé aux autorités la possibilité d’évacuer si nécessaire les blessés de Beni à Goma… Par ailleurs, nous avons reçu une requête du Parquet militaire de Béni à laquelle nous avons immédiatement répondu en envoyant notre équipe anti-mines à Kasindi et qui a fait un travail qualifié par nos partenaires nationaux d’excellent ; elle est rentrée hier avec le convoi qui a ramené les derniers blessés, cela va contribuer à l’enquête qui se poursuit », a déclaré Abdourahamane Ganda, le chef de bureau intérimaire de la MONUSCO à Beni au sortir de sa rencontre avec l’équipe dirigeante de l’hôpital général de Beni.

Capacité d’accueil dépassée.

Les besoins ne manquent pas en effet. L’hôpital général de référence de Beni, seul établissement de la Ville capable de prendre en charge ce genre de patients (blessés graves), dit avoir atteint et même dépassé sa capacité d’accueil, malgré l’appui de certains partenaires. L’offre d’appui de la MONUSCO est donc arrivée à point nommé. Le docteur Franck Fikiri, médecin-directeur énumère les besoins :

« De Kasindi à Béni, nous avons fait deux rotations depuis dimanche. Au total, nous avons reçu 24 malades parmi lesquels un enfant que nous avons perdu lundi, il a été évacué en retard et est mort à son arrivée ici. Les autres blessés qui ont été opérés sont dans une situation plus ou moins stable, mais nous allons continuer à opérer les autres qui passent à tour de rôle ; ce n’est qu’après cela que nous allons faire l’évaluation finale pour identifier ceux qui pourraient être évacués à Goma. Quand bien même nous bénéficions de l’appui de certains partenaires, le gap reste toujours là. Nous venons de partager positivement avec le chef de bureau de la MONUSCO, nous avons besoin d’élargir nos capacités d’accueil, parce que tout le temps, nous sommes surpris par des évènements ici. Nous aurions souhaité que la MONUSCO puisse nous construire un autre pavillon pour les blessés ; ça peut ne pas être des blessés, mais pour d’autres malades en général ; on voudrait vraiment que la MONUSCO nous assiste en nous construisant un pavillon. Nous avons présenté cette doléance au chef de bureau de la Monusco qui a promis de faire son possible pour nous aider dans ce sens, et ainsi augmenter notre capacité d’accueil en construisant un autre pavillon. Nous souhaiterions également avoir notre propre véhicule vidangeur de fosses septiques, parce que l’hôpital est un milieu où tout est géré, il y a assez des toilettes, mais nous rencontrons des difficultés pour évacuer les fosses septiques. Naturellement, au-delà de tout ce que nous avons comme appui de part et d’autre, nous aurions souhaité que s’il y a un lot de médicaments ou d’intrants additionnels, que la MONUSCO nous les amène pour ajouter à ce qui est déjà là, ça peut toujours faire du bien ».

« On a cru que c’était la foudre qui était entrée dans l’église… »

Ils sont actuellement 23 blessés, dont certains gravement, à être pris en charge à cet hôpital. Pour ces rescapés encore traumatisés et sous le choc, le sentiment oscille entre résignation et colère. Si pour certains, « c’est la volonté de Dieu », en revanche pour d’autres, l’Etat doit tout faire pour retrouver les auteurs de cet acte ignoble et les juger ; il doit aussi ramener la paix dans cette partie du territoire. Mais tous décrivent une scène d’horreur vécue ce dimanche quand, en plein culte, tout s’est écroulé autour d’eux. Comme cet homme de 47 ans qui a failli perdre ses deux jambes :

« Nous étions en pleine cérémonie de baptême à notre église CEPAC à Kasindi quand j’ai entendu des drôles de bruit. Je me suis dit que c’était peut-être la foudre car il y avait des signes de pluie. Subitement, j’ai vu notre tente prendre feu. J’ai perdu connaissance jusqu’à l’hôpital général de Kasindi. Lundi, on a vu une délégation du gouverneur du Nord-Kivu et la MONUSCO à l’hôpital de Kasindi, de là, on nous a mis dans des ambulances pour Beni. Je ne sais qui protégeait le convoi, car j’étais à l’intérieur de l’ambulance, mais il y avait beaucoup de militaires de la MONUSCO. J’ai perdu un ami dans cet attentat, mais aussi des proches ont été blessés. J’i très mal à mon pied gauche et mes oreilles ne fonctionnent pas bien. Je demande au gouvernement et à la MONUSCO de bien mener les enquêtes pour que ces terroristes qui attaquent les églises où les gens prient soient arrêtés ». A l’heure qu’il est, l’enquête se poursuit toujours.

Rédaction

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